mercredi 26 août 2015

Psy-cause

Plusieurs longue semaines que je n'ai rien posté. C'est qu'il faut avoir des choses à dire ou plutôt être en état pour les dire :) Parce que la fin de l'année fut stressante... et que la rentrée de la semaine prochaine l'est aussi... Des ajustements à faire dans la prise en charge de l'enfant. Toujours des incertitudes, des points de suspension qui font qu'on a su que fin juillet ce qu'il pourrait advenir en septembre.
Pas de rapport ni de compte-rendu écrit ni de la psychologue qu'il l'a suivi depuis octobre, ni du centre où il s'est rendu 2 fois par semaine depuis mars. Des mots, toujours des mots... des rendez-vous oraux si peu constructifs.
L'enfant ira encore au centre de santé mentale deux fois par semaine : les lundi et vendredi pour 1h30 (de 13h30 à 15h) super pratique... Dans le courrier reçu pour nous l'attester il est explicite qu'il faut que l'un des parents viennent au centre au moins une fois par semaine... ben voyons... Un demi RTT par semaine rien que ça... ou demander de travailler à 4/5ème juste pour faire acte de présence ? Ce serait bien, mais on peut pas...
L'enfant ira aussi dans un autre centre qui porte un beau nom, bulle d'air à Croissy. Des gens qui semblent plus pragmatiques sur la prise en charge des TED (troubles envahissants du développement)
Ah oui... le diagnostic s'affirme, ce serait bien la dysharmonie évolutive qui s'appellerait maintenant TED NS; NS pour non spécifique a dit la pédopsychiatre avec un grand sourire de connivence avec sa collègue : quand on sait pas on dit NS, donc un diagnostic "poubelle" ou fourre-tout on dira... Mais pas autiste; le seul signe serait qu'il continue à marcher sur la pointe des pieds; mais on a noté que c'était les jours où il était angoissé... oui... en effet !
Alors ce sera des pseudo HDJ d'une heure 30 (je me demande combien s'est facturé à la sécu...).
Drôle de process de prise  de décision. D'une part le centre de santé mentale qui joue le suspense jusque juillet (y aura-t-il ou non de la place ?). L'école qui fait pression : c'est toujours bien d'être avec des experts selon eux. Et en tergiversant, le centre lui-même qui nous a dit que ce serait bien d'avoir un plan B, d'où notre recherche d'un autre centre (bulle d'air). Du coup, on a les deux... Par contre on a dit aurevoir à la "psychologue clinicienne" non formée à ABA et peu communicante. Et on continue le médicament... La pédopsychiatre ne sera pas contente de l'apprendre (elle doit déjà le savoir mais jouera la surprise...). Mais encore une fois : pourquoi tout ce vide d'information et cette absence de feedback qui nous font juste sentir être des chéquiers ambulant à signer des chèques en blanc à des professionnels qui n'existent que par co-optation et par le pouvoir qu'on leur laisse.
L'été a été riche côté actualités : le jugement contre la France qui ne fait pas le nécessaire pour la prise en charge d'enfants autistes (quelques familles ont gagné, bravo !). Mais bonne nouvelle vite ternie par l'affaire "Rachel" nom de la maman de 3 enfants dont l'aide sociale à l'enfance de l'Isère a retiré la garde de ses 3 enfants autistes, pour les placer en famille d'accueil ou institutions où ils dépérissent. La mobilisation est impressionnante et j'espère que le juge, mal conseillé, comprendra vite son erreur mais... le mal est fait et c'est dingue... on est en 2015 quand même... :(
Espérons que la rentrée sera sereine !

jeudi 21 mai 2015

Ups and downs (mais à qui faire confiance ?)

Bon… c’est une mauvaise passe. Depuis le retour des vacances de Pâques, l’ambiance à l’école s’est dégradée. Pourquoi ? A-t-on pêché par excès d’optimisme ? Avant les vacances, la situation était bonne. 1 journée sur 2 se passait bien (enfin matinée car il ne va à l’école que les matins). Le traitement (Risperdal) était descendu à quelques gouttes matin et soir. On a donc décidé pendant les vacances d’arrêter le traitement et le passage en centre aéré (là toutes les journées) s’est plutôt bien passé. Le dernier we des vacances fut pénible, l’enfant pas très en forme, nerveux, sous tension, irritable et irritant. Je peux dire quand ça va pas très bien se passer à l’école, quand il se lève du mauvais pied on dira. J’ai pourtant voulu prolonger un peu ses journées : au lieu d’aller le chercher à 13h30, de pousser jusque 15h45. Les semaines sont écoutées avec les pont (8 mai, ascension…). La semaine dernière la maîtresse me « tombe » dessus pour me spécifier que ça se passe à nouveau mal, qu’il recrache, repousse, réécoute pas, redit des insultes (en particulier à l’AVS), se contient plus (malgré l’AVS le matin : à quoi sert-elle ?). Que le matin est trop long (c’est-à-dire ?). Et qui veut savoir ce qui s’est passé dans les vacances. Mis à part lui dire qu’il ne voulait pas retourner à l’école (mais au centre aéré) et qu’on avait arrêté le traitement… Ben voilà, c’est parce qu’on a arrêté le traitement. Je ressors mortifié de l’entretien avec le sentiment que ça ne s’arrangera jamais, que l’école ne lui convient pas, que la prise en charge est insuffisante, que personne n’est réellement mobilisable. Je commence à laisser des messages sur la page facebook d’égalited, un peu des SOS : qui peut m’orienter dans l’ouest parisien ? ben en fait, la région semble pas très à jour sur les bonnes modalités de prises en charge, fuir les CMP, les psy qui retardent (et parlent encore de dysharmonie évolutive). Impossible d’écrire un nouveau post sur le blog, trop englué dans un état de choc-déprime que je connais maintenant trop bien (ça dure 48h après chaque confrontation ou entretien difficile où rien de positif ne sort). Le we je décide de communiquer sur mon blog (sur facebook). Une amie me parle des Sessad, des bonnes consultations sur Paris (La Pitié, Cohen…). Il faudra reprendre le baton de pellerin-explorateur. Puis mardi, rebellotte, la maitresse m’agresse pour m’expliquer que ça va vraiment pas, qu’il faut réagir si je veux qu’il reste à l’école « vous voulez qu’il reste à l’école », ben pas forcément non (si ça se passe comme ça… on a donné). Du coup, on sort de la classe (merci) et m’explique que je me rends pas compte des efforts qui sont faits. Je dosi en effet faire une drôle de tête, abassourdi, énervé aussi. Me pose la question si je leur fait confiance… Je reste silencieux. Que répondre ? Oui ? Non ? et face à mon silence, elle fond en larmes. Je résume les faits. Peu de répartie de ma part, j’essaie juste de ne pas pleurer non plus et si possible de la rassurer mais suis KO. Décision prise sur le vif : ok pour qu’il reparte à 13h30, je vais voir si la nounou peut venir le chercher plus tôt. Je comprends sincèrement pas ni l’agressivité, ni l’expression aussi poussée de la détresse de la maitresse. Est-elle isolée dans l’école ? Elle me dit qu’elle se bat pour lui… que je me rends pas compte de l’éducation nationale… Sans doute que ça lui a trop fait de garder l’enfant le début d’aprem sans l’AVS. Qu’elle a  le sentiment que je ne suis pas assez reconnaissant. Mais vraiment, si elle m’avait dit que c’était pas une bonne idée les aprem, dans le calme, je ne me serai ni braqué, ni offusqué… mais bon.
Bizarre et frustrant quand même d’être sur ce type de communication délétère. Le lendemain je me suis même excusé si jamais je lui avait dit des choses qui l’ont heurté. Mais, j’ai peur que les choses soient brisées de sont côté. On verra.
Et la question est bonne : à qui fais-je confiance ? Aux psys ? Ben pas vraiment, au mieux je me dis, on sait jamais. Au pire, je clasche quand je pense qu’il y a maltraitance. A l’écolé ? Relativement en effet mais pas pour l’intention qui est remarquable là où on est (la maitresse en particulier) mais le système est insuffisant : ils ne sont pas accompagnés, ni la maitresse, ni l’AVS. Pas d’interaction entre la prise en charge psy et l’école. Pas d’interaction entre nous et l’école (aucun RDV de fait avec l’AVS). Tout le monde navigue en solo…
L’après-midi j’appelle le SESSAD local, le psychiatre qui prescrit le Risperdal (faut-il reprendre ? oui on peut… oui on pourra envisager un sevrage plus tard…). L’enfant est étonnament calme à la maison (et les matins donc j’espère que ça se passe déjà mieux à l’école mais comment savoir ?) et même l’ORL pour vérifier la qualité de son sommeil (hypothèse de réflexion au cas où il souffre d’apnée du sommeil – ce que je pense – et qui peut être source de destabilisation importante des enfants). Et je repars dans mes 48 heures de tunnel de torpeur, à 10% de mon énergie pour animer une formation et/ou faire bonne figure.

J’ai juste confiance en nous 3 et un cercle de plus en plus restreint de personnes proches.

samedi 16 mai 2015

Information = pouvoir ?

Toute ma vie professionnelle est dédiée à la création d'une information accessible et pertinente pour les personnes souffrant de pathologies chroniques. Ma "vocation" est née de l'énergie et de la nécessité d'être informé pour pouvoir se soigner. Le slogan d'Act Up (où j'ai fait mes classes) est et restera "information = pouvoir". Mais voilà, en bon cordonnier le plus mal chaussé, je suis en face d'un système et de personnes formés à tout cacher aux parents. Parce que pour les soignants psy (pour enfants) les parents sont à l'origine du problème. C'est possible. Mais comment faire confiance à des pseudo thérapeutes dans ce type de confrontation ? Leur langage non verbal est excellent (je rêve d'une bonne parodie de French and Saunders) et le langage pauvre mais ciselé pour faire mouche. Oui des pros d'une communication assez compliquée à contrer. La prochaine fois je tenterai la réponse courte à leurs questions pour leur formuler la même question miroir... on verra ! C'est bizarre quand même ces séances de suivi avec les parents où on apprend rien mais où on doit, nous, répondre à comment ça se passe à l'école et à la maison... Juste pour bien nous bourrer la tête du combien c'est nécessaire de continuer...

Et je reste persuadé que tous ceux qui refusent d'informer, sont des personnes qui veulent garder le pouvoir pour eux. J'ai du mal à concevoir le bien-être d'un enfant et la réussite de ses soins sans la participation active des parents. Si mon fils avait un cancer, je crois savoir que les parents sont au moins accueillis et informés de ce qui se passe, non ?
Après un an et demi et plus d'une vingtaine d'intervenants rencontrés, même aujourd'hui, je ne connais pas le diagnostic ni la prise en charge la plus adaptée. Enfin, si, il voit des pseudo-théapeutes 3 fois par semaine. Je devrais être reconnaissant et satisfait. Et les laisser oeuvrer dans l'obscurantisme de leur pratique. Une thérapie "psy" pour un enfant de 4 ans?  Ben oui, c'est nécessaire pour le développement de son identité psychique... Et surtout son espace psychique il faut qu'il le construise sans nous.
Ben oui. Mais je suis aussi l'arroseur arrosé. J'ai pas réussi à lire les infos disponibles sur certains sites. Un pro de l'info qui ne s'informe pas... Mon réflexe a été de faire la tournée des thérapeutes, de demander conseil à tout va et encore aujourd'hui. Mais lire quelles infos pour avancer vers quoi ?

J'apprends sur les forums de discussion qu'il existe des "psykk" (expression explicite non ?) et que c'est ce qu'on a nous (bad luck). Que les bons psys sont assez introuvables (je ferai un post sur la gestion relative de la pénurie mais cela fait partie du décor ou du cocktail gagnant : créer la pénurie et ne pas informer les parents) et que les méthodes plébiscitées sont de type psycho-éducatif. Ok mais ??? On fait comment ? Sainte rita priez pour nous :) A quand la révolution pour des soins adaptés incluant les parents ?

mardi 28 avril 2015

Pourquoi j'y arrive pas ? Allergique ou résistant au psychisme ?

Je comprends toujours pas mes réactions hostiles accompagnées d'un malaise qui perdure pendant plusieurs jours face à nos interlocuteurs "psy" ?
Ai-je un blocage profond contre eux ? Le "psychisme" me hérisse les poils, même quand j'en entend parler dans des réunions publiques sur la santé, les patients... "les patients ont un temps psychique différent des soignants" L'inconscient me parlerait plus mais le psychisme, je sais pas, ça fait "pschitt" chez moi... Que symbolise-t-il ?
Après tout, ce n'est qu'un jargon parmi les autres (l'installateur téléphonique parle bien de concept étranger à moi comme les lignes analogiques T zéro; l'informaticien d'espace mémoire, le comptable de cotisations CITAV...). Les exemple sont nombreux de ces éléments de langage qui ne parlent qu'à des "éclairés". Et psychisme n'est pas si terrible. Cela fait partie de notre décor faute de faire partie de notre vocabulaire quotidien. Je suppose que c'est du même ordre que la biologie. Enfin, sur wikipédia, psychisme est attaché à Freud.... Donc à ses descendants qui oeuvrent si fortement en France.
Alors voilà. Quand vous demandez à un psy ce qu'il travaille avec votre enfant, ils répondent pas. Ou si de façon elliptique ("je peux vous expliquer si vous voulez"). Ben oui. "On travaille avec les dessins". "L'enfant travaille sur sa construction psychique (sic)". "C'est une démarche empirique".

Les psys posent les bons mots sur les constats. "il cherche la mère" "il a du mal à comprendre les limites corporelles" "le groupe l'angoisse"... Ces constats qui tournent en boucle depuis presque 2 ans.  Et ensuite on fait quoi ?
Ben on consulte et on se félicite si on réussit à trouver un thérapeute disponible. Lui saura quoi faire.
Et après tout c'est ce qui me va le mieux : faire confiance, ne plus poser de questions. Laisser agir.
Tous les mardis et samedis : OK !
Mais quand les séances sont houleuses. Que j'entends l'enfant et le voit en difficulté... là aussi lâcher prise ? Ne rien demander ? Le thérapeute longeant les murs, ne répondant pas aux mails ? Nous expliquant plusieurs mois plus tard qu'elle avait eu des difficultés face aux limites physiques (enfin que l'enfant en avait). Pourquoi imposer ces séances ? sont-elles bénéfiques ? La maltraitance (faire souffrir l'enfant) est-elle un passage obligé ?
Mais on en parle pas. Et j'ai déjà claqué 2 portes à cause des réactions violentes de l'enfant à ces séances... Mais pourquoi doit-il apprendre les limites physiques dans 6 m2 en tête-à-tête avec une jeune femme, certes agréable, mais vraiment pas fun ?
(du reste, qui invite des psys à ses soirées ? ambiance réussie je suppose ?)
(je n'ose même plus parler à mes amis psy qui je l'espère ne le prendront pas trop mal... exception qui confirme la règle?)

Faire bonne figure même lorsque je suis ému aux larmes face aux constats toujours douloureux des difficultés, demandes, attentes de l'enfant. Je le trouve formidable et authentique. Bouleversant.

Et après ? On continue avec vous... jusque quand ? vous travaillerez sur quoi ? et nous ? On lui dit quoi ? Il parle beaucoup de sa mère, on répond quoi ? On lui a déjà répondu mais... ?

"Il dort bien ? Il mange bien ? Il a un ami ?"
oui/// oui.... oui ))))
Nouvel enjeu, nouveau challenge : qu'il se fasse un ami.
"Parce qu'au centre, avec les autres enfants, il s'implique peu. C'est pareil à l'école ?"
ben non, c'est pas pareil.
D'ailleurs on organise une fête à la maison avec 7 camarades (chasse aux oeufs). Et il est invité une journée chez un ami pour les vacances.

Quelqu'un peut me dire comment :
1) ne pas stresser avant un RDV "de suivi" avec un psy, ne pas avoir d'attente, ou s'attendre au pire tout en espérant rien
2) faire bonne figure pendant 1 heure avec un psy qui pose question sur question sur le quotidien mais  ne partage que des constats difficiles avec vous; rester authentique et distant ?
3) négocier une sortie de façon diplomatique : ça se termine quand ? manifestement c'est pas le père qui décide... ni le psy soit-disant
4) accepter que ces séances durent 3 mois, 1 an, 5 ans, 15 ans de plus ? Franchement...
5) trouver une alternative dans un soin, si ce n'est fun, au minimum interactif, intégré à nos vies, valeurs (au sens intellectuel si c'est possible). On n'est pas obtus quand même...


mardi 17 mars 2015

CMP

Je connaissais pas les CMP il y a 2 ans. Il y a beaucoup de choses que je ne connaissais pas il y a 2 ans. Les CMP font partie des choses que je souhaiterais n'avoir jamais connu. J'ai des doutes sérieux sur l'utilité des CMP même si forcément notre expérience est sans doute pas transposable à celles d'autres parents, d'autres enfants.
Centres Médico-psychologiques qui parfois sont aussi pédagogique et deviennent alors des CMPP.
Quand ça va pas à l'école, après la psychologue scolaire, il faut passer par la case CMP. Ils ont un pédopsychiatre (sic), une équipes de psychologues, un psychométricien, des éducateurs spécialisés (quésako?) et des assistants sociaux. Bref une équipe pluridisciplinaire, des vacataires ou des salariés, des personnes que l'on ne rencontre qu'après l'aval du capitaine pédopsychiatre en chef.
1ère difficulté : prendre RDV
1er conseil : surtout ne le faites pas seul. Demandez à la psychologue scolaire de vous ouvrir les portes ou un médecin.
Prendre son téléphone est casse-gueule et c'est ce que j'ai fait. Bien trop de fois.
Impossible d'avoir un RDV dans le mois, il faut attendre plusieurs semaines, à l'exception du 3ème CMP où tout RDV est validé par le médecin agnat d'être confirmé. Ce dernier a des plages horaires vides, mais c'est pas grave, la secrétaire ne pourra pas les occuper sans son avis...
Donc plusieurs semaines d'attente.
Moi quand ça passe pas d'un côté, j'essaie de l'autre.
A Paris, on a un CMP par arrondissement. Les "mamans" à la pause café du matin me disent que le CMP du 9ème est bien. Malgré le RDV lointain au CMP du 10ème, je contacte celui du 9ème arrondissement. Miracle : on a un RDV rapide.

CMP du 9ème.
Rencontre avec le 1er péso-psychiatre. Un remplaçant de l'officielle qui est en congés maternité.
Il est gay, ou je le suppose. Dans notre situation, c'est rassurant.
1 RDV difficile en présence de notre fils puis il le verra 2-3 fois seul pour faire connaissance, avec l'assistante sociale aussi.
1 debrief assez incroyable. "J'ai une hypothèse de diagnostic, mais vraiment c'est qu'une hypothèse : votre fils aurait souffert de carences affectives". Pour un enfant abandonné devant un orphelinat, ce n'est pas un scoop. Dans d'autres circonstances, on aurait pu éclater de rire. Mais là non. Puis 1ère fin de non recevoir : on doit se rendre dans le CMP de notre arrondissement, c'est mieux. Dommage, on pensait avoir trouvé un lieu utile...
Cependant on y reviendra vite après le RDV au CMP du 10ème (voir plus loin).
Mais pour du violent, du solide.
Le format proposé a été une thérapie familiale. Rester assis, moi, le médecin, l'assistante sociale et mon fils. En rond. L'enfant se demande pourquoi lui est le seul à ne pas avoir de chaises. Mais bon, i a quand même les kaplas pour jouer ! Il nous demande de nous asseoir parterre avec lui. Echec. Alors il sort de la pièce pour se chercher un petit tabouret situé dans l'entrée. Mais ça ne suffira pas. revenu, il n'aura de cesse de perturber nos maigres tentatives d'échange. A jouer avec les interrupteurs, les stores, le téléphone... Impossible de parler. Il repartira dans l'entrée décidément plus fun. Le médecin le suivra pendant quelque minutes et ils reviendront tous les deux. J'essaierai de la garder sur mes genoux mais ce sera une furie, à me cogner les pieds sur les jambes... J'en ressortirai éreinté, perturbé, meurtri, accusateur. Et ce ne sera pas la dernière fois...
2ème tentative de "thérapie" encore plus violente. Cette fois, l'enfant sort de la pièce illico. Le médecin le suit et je reste au moins 15-20 min avec l'assistante sociale. On les entend échanger dans la pièce d'à côté. Ils reviennent. Le médecin de dire " il a failli me faire mal, il m'a lancé des objets à la figure, puis on a fait copain, on a sauté ensemble sur le lit à côté, on a cassé les pieds du lit mais c'est pas grave!". ???? perplexité... qui n'a pas le temps de s'installer car l'enfant est reparti dans son excitation perturbatrice. Comme jamais. Impossible de le tenir, de l'apaiser, de le calmer. Une séance d'exorcisme ferait le même effet je pense. Je ressors vidé au point de m'affaler dans l'escalier en pleurs. L'enfant lui ne comprends pas ma réaction, il est passé à autre chose, ne semble pas être perturbé par la séance. Pour ma part, ce sera la dernière. J'appellerai le médecin pour lui annoncer ma décision. Lui-même convient qu'il n'a pas forcément la bonne méthode.
2 jours plus tard la maitresse et la psychologue scolaire me tomberont dessus, informées qu'on arrêtait le CMP. Ce seront nos derniers échanges (on restera encore 5 mois dans la maternelle) : votre enfant est ingérable, il n'y a rien de positif à dire sur lui (l'enfant entend tout cela bien-sûr).
Le médecin du CMP me rappellera et insistera pour qu'on se voie une dernière fois. J'irai. Pour m'entendre dire que c'était sa responsabilité de me dire qu'il fallait un suivi et qu'au CMP d'autres personnes que lui pouvaient être utiles. Il s'est même énervé et calmé que lorsque je lui ai dit qu'on avait trouvé une psychologue que l'enfant commencait de voir (la psychologue montessori). Pourquoi je lui ai pas dit d'emblée ? Parce que la confiance était rompu : pourquoi avoir dit à l'école qu'on arrêtait les voir ? "Parce qu'on communique entre nous et qu'on pense bien faire..."; Du reste quand avez-vosu entendu parler de nous la 1ère fois "vous n'étiez pas encore venu, lors de l'une de nos réunions d'équipe, on rencontre les psychologues scolaires régulièrement". On nous connaissait avant de nous avoir vu.

CMP du 10ème
Vu une seule et unique fois. Juste après le "diagnostic" du CMP du 9ème et avec leur demande d'^tre transféré dans le CMP du 10ème. Le directeur de la maternelle (le seul avec lequel on a réussi à communiquer) m'avait prévenu : certaines familles se plaignent de l'accueil de la pédopsychiatre de là-bas. On sera pas déçu. Accueil on ne peut plus hostile. Ton de voix acerbe. Questions : vous faites tous les CMP pourquoi ? "Vous c'est papa et vous, s'adressant à mon conjoint, il vous appelle comment ?" Notre situation vous dérange ? "non, c'est juste que j'ai pas l'habitude". L'enfant bien-sûr entend tout, perçoit tout. Il tente de s'occuper en dessinant à la craie sur un tableau à cette intention. Il est peu calme. On essaie de lui dire non. "ça marche pas trop, on dirait qu'il vous écoute pas, que vous n'avez pas d'autorité". Paf. "Puis j'ai rien à vous proposer ici, retournez dans le CMP du 9ème. "On n'a pas de groupe d'enfant de l'âge de votre fils. Il y aurait bien les réunions mère-enfant mais avec vous on fait comment ?". On part plus que dégoutés. C'est en sortant qu'on découvre une école montessori à proximité dont la directrice deviendra pendant quelques séances la psy bienveillante (la seule) de notre fils. Mon conjoint partira aussi s'acheter un pull rouge pour se remonter le moral. C'est le jour où on a décidé que l'on ferait la fête de l'amour le plus possible. Amour inconditionnel pour notre fils. Sortir de ces séances délétères et surréalistes !
On retournera au CMP du 9ème pas pour longtemps (vois ci-dessus)

CMP du vésinet
Après notre déménagement en mai, les premières semaines dans la nouvelle école (Steiner) s'avèrent ne pas être la panacée. L'enfant reste perturbateur notoire. Je sais qu'il faut instaurer un suivi. Je prends RDV (seul : erreur !!) avec l'exigence (erreur+++) de rencontrer le pédopsychiatre seul (sans l'enfant). Il vient aussi su 10ème arrondissement. Peut-êre connait-il notre histoire ?
Je lui dit que je recherche de la bienveillance et de la communication. Que j'ai pas compris les méthodes des autres. Il me dit qu'il faut entamer une période d'observation. le but étant de voir si l'enfant pourra s'inscrire dans une des activités de groupe proposées. cela semble pertinent : comment apprendre sereinement le groupe à un enfant terrorisé intérieurement par un groupe.
On rencontrera 3 à 4 fois le binôme psychologue-psychmotricienne en charge de l'observation. 2 fois avec l'enfant et deux fois l'enfant les a rencontré seul. C'était pendant l'été avec la coupure des vacances. Impossible de débrieffer avec elles "vous ferez le bilan avec le médecin-chef". La dernière séance se passe mal. J'entends depuis la salle d'attente les cris de mon fils dans la salle du dessous. Pourquoi ces cris ? Pourquoi si longtemps. je me décide de descendre et me retrouve en bas au moment où la porte s'ouvre. L'enfant courre vers moi. Je demande pourquoi on pouvait entendre ces cris ? "Parce quels séparation est difficile, il ne voulait pas rendre le gros ours" comme si cela coulait de source. Séance d'explications 'entre deux portes'. S"si vous ne comprenez pas nos méthodes, vous pouvez aller ailleurs" (fair enough). "vraiment je vous comprends pas" dit la psychologue. je lui réponds "vous avez essayé l'empathie ?". Il n'y aura pas d'autres séances d'observation. Pour le RDV de fin d'observation, RDV pris avec le pedo-psychiatre-chef, je suis surpris de revoir les 2 psychologues. "l'enfant ne regarde pas dans les yeux, il dit pas "je". Je reste muet, distant, nos échanges m'ayant laissé un goût amer peu amène. Il conviendrait d'entamer l'observation en groupe. Je réponds que c'est pa sel bon moment, que l'enfant entame sa nouvelle rentrée et s'accoutume déjà à un groupe. Que c'est notre priorité. Ils prennent cela comme une fin de non recevoir.
J'essaierai de revoir le médecin chef mais il annulera un RDV parce que j'en ai pris un dans le centre psy dont dépend le CMP.
J'insisterai pour le revoir notamment sur les conseils de la consultation adoption de Versailles : essayer la psychomotricité. Je le reverrai et aurai une nouvelle fin de non recevoir. J'ai pas accepté la règle de l'observation, l'enfant ne peut être suivi dans le CMP (ça s'appelle un refus de soin). Comme j'ai déjà l'habitude d'aller voir ailleurs, ile me conseille de faire appel à une psychométricienne libérale. Décidément, on doit faire peur. Ou alors on est des causes perdues qui ne valent pas que l'on s'arrête dessus ?

mardi 3 mars 2015

Diagnostic ? Conseils ?

Diagnostic ?
Il semble que dysharmonie évolutive soit une appelation désuète, remplacée par l'acronyme troubles envahissants du développement (TED)
Ce qui est rigolo c'est que le terme nous a été donné/expliqué dans le bâtiment appelé Roger Misès dans un centre hospitalier. Roger Misès = celui qui aurait écrit le plus (et/ou le premier) sur le sujet. Donc ils devraient connaître !
On a tout entendu.
"Mon hypothèse diagnostic : il n'est pas autiste mais il aurait souffert de carences affectives" (pour un enfant adopté, c'est pas très étonnant ?)
"Il regarde pas dans les yeux" (ce qui est faux avec nous)
"Il dit jamais "je"" (ce qui est faux avec nous)
"Il est plus à l'aise avec des vêtements serrés" (???)
"Il n'est pas autiste"
"Il a un problème de bonne distance"
"Il n'est pas compatible avec la société"
"Il recherche l'attention"
"Il se précipite toujours trop"
"Il est obsédé par les couches, il vérifie ce qui a sous les pantalons des autres enfants"
"Il ne supporte pas l'interdit, les limites. Il a un problème avec l'autorité"
"mais dans le même temps, il est rassuré par le cadre"

OK.

Et on fait quoi ?

Ben, il faut travailler sa relation au corps, sa relation aux autres "le dehors, le dedans", l'apaiser quand il se précipite trop...

Un conseil ?

Non. aucun.
C'est drôle comme tout le monde est prêt à conseiller spontanément (mets le là, ou là, j'ai lui faire du sport, de la musique...). Sauf les professionnels ! Montessori ou école publique ?
"Un conseil, oui, si j'avais été vous, j'aurais pris 6 mois de congé sabbatique quand il est arrivé en France et aujourd'hui encore le mettre à l'école ce n'est pas lui rendre service" (un psy de consultation adoption). C'est écrit dans aucun manuel d'adoption... L'école n'est pas adaptée, protégez vos enfants : gardez les avec vous le plus longtemps possible. Comme en Australie où on commence l'école qu'à 6 ans (au moins on casse pas les pieds des enfants - et parents- sur la discipline, le vivre en collectif, l'apprentissage... trop tôt ?)


samedi 28 février 2015

Le parcours du combattant "psy"

A la crèche, la psy parce que notre enfant crache et bouscule un peu trop ses petits camarades. C'est sûr, un enfant adopté avec des parents gays, qui a vécu l'abandon, l'orphelinat, a sans doute des séquelles... Mais avec l'encadrement ça va. Les "mauvaises" phases passent (taper, cracher...) seules...
A l'école, 1ère journée, envoyé chez le directeur au bout d'une heure.

Rapidement on voit la psy scolaire (qui elle devrait voir plus souvent le coiffeur). Apocalyspe. Il ne faut pas que notre enfant identifie la maitresse comme sa mère (comme il en a pas c'est sûr). L'enfant joue avec le train en bois et lance des wagons au travers de la salle. J'ai à peine fini l'exposé de l'adoption qu'elle se lève, ramasse les wagons et les pointe à l'enfant en disant "ça c'est ta mère, ça c'est ton père, ils t'ont abandonné, ils avaient leurs propres raisons, ce n'est pas de ta faute". Au fait vous ? vous lui parler de son adoption ? Je reste en colère toujours et encore.

Faudrait aller voir un CMP ? C'est quoi un CMP ? Je prends le téléphone, CMP du 9ème, du 10ème; CMPP même. Impossible d'avoir des RDV avant plusieurs semaines. Alors on prend RDV pour dans 6 ou 8 semaines et je poursuis les appels. Un CMP spécialisé adoption dans le 15ème pourquoi pas ? La consultation adoption de Cochin pourquoi pas ?
J'ignorais à l'époque que les CMP des 9ème et 10ème arrondissement connaissait déjà mon fils par une communication régulière avec la psy scolaire...

Découverte du rituel de passage que je vais rater bien des fois. Je parlerais presque de dogme.
"surtout venez avec l'enfant". Il faut savoir que si notre fils est pénible, ingérable à l'école, il le devient assez rapidement aussi lors d'un RDV chez le psy. La froideur et la distance de l'accueil le stimule : il embrasse de ses bras, il donne des baisers sur les mains à des personnes qui lui sourient à peine. Lui qui essaie de séduire... après il nous laisse à peine la possibilité de parler. Ces premiers entretiens se transformant ainsi en véritable épreuve dont je ressors lessivé, parfois en pleurs, et avec minimum un ou deux jours pour m'en remettre.

CMP du 9ème, quelques séances avec le psychiatre remplaçant (l'habituelle étant en congé maternité). séances de type familiale (on est assis en cercle sauf l'enfant censé jouer tranquilement parterre). Après 2 séances que je qualifierais "d'exorcisme" tant notre fils était méconnaissable et violent, je décidais d'arrêter. Le thérapeute reconnaissant son manque d'expérience. Notre fils ressortant de ces séances sans mal, redevenant calme, mais moi restant assez traumatisé... Totale incompréhension, pourquoi des "thérapeutes" ne sont-ils pas avant tout bienveillants et pourquoi cette énergie négative, cette violence pendant les séances ?
L'école a été informée de notre départ du CMP, ce qui a valu une "descente" de la psy qui me poursuit dans l'escalier alors que je refuse de lui parler depuis nos premiers entretiens. Votre fiel est "ingérable" et la maitresse qui surenchérit "j'ai rien de positif à vous dire sur votre fils, parce qu'il n'y a rien de positif!". Je ne lui adresserai plus la parole de février à mai, date à laquelle on a déménagé, quitté l'école, le quartier, Paris...

CMP du 10ème, rencontre avec la psychiatre. Pourquoi venez vous alors que vous êtes suivi ailleurs? ben justement parce que le CMP du 9ème nous a dit que c'était à vous de prendre en charge en raison du secteur (on pourrait parler de patate chaude...). Ton hostile, froid. En présence de l'enfant, reproche qu'on arrive pas à le tenir, qu'il nous écoute pas. Et de toute façon, j'ai pas de groupe de thérapie pour son âge. Il y'a aurait bien l'activité mère-enfant mais avec vous je fais comment ? (certes 2 pères ça le fait pas).
En sortant on rentre dans l'école Montessori du quartier. La directrice est psy. elle pourrait voir l'enfant mais alors il ne pourra pas être scolarisé dans l'école.

Consultation adoption de Cochin. On vous reçoit à plusieurs, 1 psychiatre, 2 psychologues et autres. Des entretiens longs. Un début d'empathie (ça doit être dur pour vous). Puis c'est tout. Pas d'orientation. Pas de prise en charge. On peut se voir une fois par an... C'est pratique. Ca se terminera par un mail de soutien au psy du CMP du 9ème (là aussi ils communiquent entre eux).

Tentative de recruter un psychologue en libéral. On prend 3 RDV différents.  On y va sans l'enfant. Mais pas de "contact". Finalement la psy/directrice Montessori St-Louis nous voit plusieurs fois, dans le parc, pas dans un bureau. Pour elle tout va bien avec l'enfant... On aurai pu continuer avec elle si on avait pas déménagé.

Arrivée en banlieue ouest. Tentative d'insertion dans l'école Steiner. Petits groupes d'enfant. mais là encore rejet. l'enfant perturbe trop le groupe. L'enseignement est collectif (communautaire). On vous ferme pas la porte mais Montessori serait mieux.

Nouvelle déception. Si le changer d'école ne change rien, je vais de moi-même au CMP du Vésinet. 1re RDV sans l'enfant (un crime!). Le médecin travaille aussi dans le 10ème arrondissement de Paris. Il reste froid, distant, a l'air totalement dépressif. Il faut une période d'observation : plusieurs séances au cours de l'été. Avec la psychologue et la psychomotricienne. Le psychiatre n'aura jamais rencontré l'enfant, ma faute sans doute ! Une séance d'observation tourne mal : j'entends l'enfant hurler pendant plusieurs minutes. Je descends et le trio sort de la salle, l'enfant se ruant vers moi. Pourquoi ces cris ? Parce qu'il refusait de se séparer du gros ours. Ca lui pose un problème la séparation. Là encore totale incompréhension : pourquoi tant d'énergie négative, la veille de la rentrée scolaire ? On arrête l'observation. Du coup, le psychiatre refusera d'envisager une quelconque prise en charge. je n'ai pas "jouer le jeu". Y compris lorsque je lui demanderai une prise en charge par la psychomotricienne seule. "vous pouvez en trouver dehors dans les pages jaunes, certes il faudra payer".

Rencontre avec 2 psychiatres : 2 séances avec l'une qui finira pas nous dire qu'elle n'est pas disponible (pourquoi alors nous avoir reçu 2 fois ?), et un autre qui nous prescrira du Tiercan puis du Risperdal.

Rencontre avec le centre d'action sociale en raison d'un "signalement " du centre de loisirs où on a laissé l'enfant 2 semaines pendant l'été. L'infirmière et le médecin sont supers.

RDV à la consultation adoption de versailles. 2h30 dans un petit bureau avec l'enfant. Prchain RDV dans 10 mois...

RDV au centre hospitalier "santé mentale". 3 semaines d'observations à raison de 3 demi journée par semaines. Et une maigre proposition de prise en charge : 1 heure le jeudi et 1 heure le vendredi. Pas d'HDJ parce que l'enfant n'est pas cool en groupe (surtout des enfants autistes).

A suivre...

Tous des lacaniens, qui vous parle d'empirisme (on tente ceci, on tente cela), qui vous dit qu'on peut rien promettre, que de toute façon ça va durer des années, qui ne partage rien avec vous ("l'enfant créé son propre espace avec nous, c'est difficile à supporter hein d'être tenu à l'écart de cet espace"), qui vous juge (langage non verbal hostile), qui ne vous croit pas ("et ça se passe comment chez vous ? il dort bien ? oui oui ! vraiment ?"), qui fonctionne en vase clos, se co-opte, se referme comme une huitre... Je parlerais bien volontiers d'obscurantisme et de secte. Le tout remboursé par la sécu... A quand des évaluations de leur travail ? A quand une charte qualité de l'accueil ? A quand un peu plus de comportementalisme (je suis de l'école de l'éducation patient...) ?